
La Reine des Larmes ? Vos papiers svp 🥸
• Titre original : 눈물의 여왕
• Genre/thème : romance, drame, travail, famille, maladie
• Année de diffusion : 2024
• Chaîne : tvN / Netflix
• Nombre d’épisodes : 16
• Acteurs principaux : Kim Ji-won, Kim Soo-hyun, Kim Jung-nan, Park Sung-hoon
La Reine des Larmes, Queen of Tears en anglais, réunit un casting 5 étoiles, et une scénariste star : Park Ji-eun, à qui nous devons l’énorme succès Crash Landing On You (CLOY pour les intimes). Ce drama a remporté un franc succès depuis sa sortie, et a établi un record en terme d’audimat pour son dernier épisode, diffusé en avril 2024, dépassant celui de Crash Landing On You.
De quoi ça cause ?
Nous allons suivre un couple qui semble parfait sous tous rapports : Hong Hae-in, issue d’une famille ultra riche de chaebols, et son mari, Baek Hyun-woo, issu d’une famille plutôt modeste et rurale.
Vous ne savez pas ce que sont des chaebols ? Kein Problem, voici l’info :
Les chaebols, ce sont des conglomérats d’entreprises détenus par des familles, des dynasties d’hommes d’affaires ayant réussi dans un domaine. Samsung est le parfait exemple d’une famille de chaebols : l’entreprise est construite sur une passation de la direction de génération en génération, et génère des millions (de wons et de scandales). Dans notre histoire, le mariage entre Hong Hae-in et Baek Hyun-woo est donc très « déséquilibré », puisque Baek Hyun-woo n’est ni riche, ni issu d’une famille puissante, alors que Hong Hae-in est une héritière du groupe Queens.
Mais je vous en prie, c’est bien naturel voyons. Allez, je continue, n’hésitez pas si vous avez d’autres questions.
Rapidement, on comprend que la façade de couple idéal se fissure, et que les deux tourtereaux, mariés depuis 3 ans, ne roucoulent plus tant que ça. En d’autres termes : la bamboche, c’est terminado.
Quel dommage, car tout avait pourtant si bien commencé entre Hong Hae-in et Baek Hyun-woo ! Collègues au sein de l’entreprise Queens, le groupe fondé par le grand-père d’Hae-in (le grand-père, c’est le big boss ultra riche self-made-man), lui est employé au service juridique, elle, voulant mieux connaître les rouages de l’entreprise, s’est faite embaucher en bas de l’échelle en tant que stagiaire (piston du papy quand même). La rencontre avait eu lieu devant la photocopieuse, haut lieu de sociabilisation entrepreneuriale. Et bam, ils se plurent, se marièrent malgré les avis contraires de leurs familles, et emménagèrent ensemble. Enfin, ensemble, pas uniquement, puisqu’il faut aussi compter la famille d’Hae-in : toute la dynastie des Hong loge, chacun à son étage (mais tous communiquent), dans la Queens Mansion (oui, toujours plus).

Et cette famille, elle commence à lui peser gros sur la patate, à Baek Hyun-woo. Méprisé et dévalorisé par toute sa belle-famille, ignoré et rabaissé par sa femme (qui a entre-temps accédé à un poste de direction), il bout à petit feu, et ne voit qu’une seule solution : la manifestation. Non, je plaisante, ça, ce sera pour le remake français. Lui, sa solution, c’est le divorce. Et tant pis s’il perd son travail, sa stabilité financière, son logement, là, il est over saoûlé et ne rêve que d’une chose : retrouver sa liberté.
Bon, et ça tombe bien parce que comme il est avocat, son meilleur poto est avocat aussi, et peut lui sortir un contrat de divorce en 2/2. Hyun-woo commence donc à mettre le processus en place, mais est stoppé net par une nouvelle qui change un peu la donne : Hae-in, sa femme, lui annonce qu’on lui a diagnostiqué un cancer du cerveau. Elle n’a plus que trois mois à vivre, il n’est pas possible de l’opérer.
Forcément, ça jette un froid. Mais Hyun-woo réalise que finalement, il peut peut-être réussir à les tenir, ces trois mois. Comme ça, pas besoin de divorcer, et puis, qui sait, il sera peut-être couché sur le testament de sa femme. Il range le contrat de divorce au chaud dans un tiroir de son bureau, et s’apprête à endosser son rôle. Car à partir de ce moment, commence un véritable jeu de dupes : Hyun-woon se transforme en mari idéal et prévenant, ce qui surprend et attendrit finalement Hae-in. Alors, même si les dommages entre eux semblent irrémédiables, leur sera-t-il possible de retomber amoureux avant la mortelle échéance ? Ou resteront-ils fâchés jusqu’au bout ? Hae-in découvrira-t-elle que son mari voulait divorcer ? Et est-ce que les placements de produits seront discrets dans cette série se passant dans un grand magasin, et où la majorité des personnages est méga riche ?
Vous le saurez en regardant la série, je ne vais pas non plus tout vous dire (mais je rêve d’un Subway commandé avec mon Samsung Galaxy Flip).
Autour de nos deux protagonistes gravite une ribambelle de personnages, communément appelée : la famille. Il y en a deux, une pour chacun, et clairement, elles fonctionnent en opposition.
Les Hong, la famille riche mais froide d’Hae-in

Super huppée, stricte, et autoritaire. Tous les membres de la famille sont sous la direction du grand-père, le fondateur du groupe Queens et pilier familial. Seule Beam-ja, la tante d’Hae-in, semble prendre le droit de s’exprimer, au grand dam des autres membres de la famille. Hong Soo-cheol, le petit frère d’Hae-in, est le chouchou de sa mère (on n’échappe pas à l’image du frère chouchou par rapport à sa sœur, même si c’est clairement montré que c’est injuste), et a le chic de toujours prendre les mauvaises décisions. La mère est cassante, le père, effacé. Quant au grand-père, autoritaire et calculateur, il ne montre qu’un peu de tendresse à sa compagne, venue prendre dans son coeur la place de sa femme, décédée.
Les Baek, la famille modeste mais chaleureuse d’Hyun-woo

De l’autre côté, la famille Baek, vivant à Yongdu-ri, la campagne. Chaleureuse famille d’agriculteurs, le père est maire du village, et doit bientôt renouveler son mandat, la mère s’occupe des récoltes, et de leur supérette. Des trois enfants, leur fille est coiffeuse, et leur fils tient un club de boxe, tandis que Hyun-woo est la fierté du village : il a fait un beau mariage, a un bon travail, et s’est élevé dans la société. Entourés d’un petit groupe d’amis, et bons vivants, ils sont soudés et solidaires.
J’ai fait un arbre généalogique pour que vous puissiez y voir plus clair (et plus grand en cliquant dessus). Ce sont les liens entre les personnages en début d’histoire, peut-être que certains évoluent, peut-être que pas, on ne sait pas, ouh ouuuuh mystère.

Est-ce que c’est rigolo ?
Non, pas franchement. En même temps, ça s’appelle La reine des larmes, et pas La reine de la grosse poilade, donc finalement c’est assez cohérent. Ce n’est pas très drôle. Il y a quelques instants un peu comiques, notamment grâce à la tante, qui est un peu dans son monde, au frère qui est à côté de ses pompes, ou au pote avocat de Baek Hyun-woo, mais à part ça, vraiment, on ne rigole pas. Un soupçon de sourire par moment à la rigueur, mais pas plus. Par contre, il y a de vrais beaux moments d’émotions. Il y a un moment qui m’a particulièrement émue, c’est la toute fin de l’épisode 11. La toute toute fin, je l’ai trouvée vraiment bien faite. Je n’en dis pas plus. Call me Queen of mysteries.
Et y’a qui dedans ?
Alors, je commence par un personnage secondaire, et c’est clairement du favoritisme parce que je trouve cet acteur super bon : Park Sung-hoon. Dans Queen of Tears, il joue un ex d’Hae-in qui revient dans sa vie en se proposant d’être un éventuel partenaire commercial.

C’est fou, sa tête m’avait trop marquée, mais – as usual – impossible de le remettre dans le contexte. Merci les internets, parce que OUI OUI OUI !! Il fait le méchant super vicieux dans The Glory (d’ailleurs c’est génial The Glory, je conseille x 1000). J’ai vu dans sa filmo qu’il était aussi dans la deuxième saison de Squid Game (que je n’ai pas encore regardée, oui je sais shame on me).
Je trouve cet acteur incroyable. Il peut passer hyper rapidement d’une expression toute douce à une tête super inquiétante. Je ne suis pas surprise qu’il fasse des rôles de gars un peu étranges, parce que ça lui va quand même très bien. Dans Queen of Tears, il joue beaucoup sur cette ambivalence, et il fait parfois vraiment peur. Son personnage gagne en intensité sur la fin de la série, et son jeu suit à la perfection.
En ce qui concerne les deux acteurs principaux, je n’avais jamais vu l’actrice, Kim Ji-won. J’ai vu qu’elle jouait dans My Liberation Notes, mais je ne l’ai pas encore regardé (il est dans ma liste). Elle est très crédible dans son rôle de femme froide et autoritaire, qui peu à peu perd le contrôle. On peut sentir l’inquiétude, et la tristesse qui affleure au fur et à mesure de l’histoire, et la tendresse aussi, qui arrive par vagues. Son personnage passe vraiment par beaucoup de phases successives, et j’ai trouvé qu’elle s’en sortait vraiment bien.
Kim Soo-hyun, l’acteur principal, est bon aussi mais j’ai mis plus de temps à m’attacher à son personnage qu’à celui de la comédienne principale. Peut-être parce que je le trouvais agaçant pendant les premiers épisodes (je n’ai pas trop aimé le double-jeu qu’il impose au personnage d’Hae-in, j’ai trouvé ça super malsain qu’il ne lui parle pas et fasse tout dans son dos), mais ça ne remet pas le jeu de l’acteur en question. D’autant qu’au fur et à mesure, surtout dans les scènes d’émotion (et il en a beaucoup, il a du perdre l’équivalent de son poids en larmes), je me suis laissée prendre au jeu.
Les parents et les familles du couple principal ont été bien développés. Les pères sont assez touchants, dépassés dans leur rôle de chefs de famille, et se sentant complètement nullos. Joués par Jeon Bae-soo (qui a vraiment une tête de gentil, vous trouvez pas ?) et Jeong Jin-yeong, ils ont, chacun à leur manière, la même impression d’avoir échoué, et je trouve que les comédiens ont vraiment réussi à transmettre le pathétique de leur situation respective.
Les mères, aux caractères si opposés, fonctionnent bien aussi. La mère « des villes », jouée par Na Young-hee, m’a semblée parfois dans l’excès, mais je pense que son perso est écrit comme ça, pour qu’il puisse y avoir un gros contraste avec la mère « des champs », jouée par Hwang Young-hee, plus entière et plus franche.
Et pour info, les scènes croisées entre les parents et les familles apportent souvent un peu de répit dans les enchaînements d’actions, voire même un peu d’humour. Et croyez-moi, c’est pas du luxe.
Mention spéciale aussi pour le petit frère de Hae-in, joué par Kwak Dong-yeon. Je ne l’avais croisé que dans My ID is Gangnam Beauty, où il a un petit rôle, j’étais donc contente de le voir un peu plus. Il joue dans Vincenzo aussi, mais je ne l’ai pas vu non plus (il tient compagnie à My Liberation Notes dans ma liste). Son perso est complètement dépassé par ce qui lui arrive, mais super touchant. On finit par s’attacher à lui (alors que c’est un gros loser clairement), et c’est un des personnages qui a l’une des plus belles évolutions, je trouve. Il joue vraiment bien Kwak Dong-yeon.

Et un très chouette perso pour la fin, l’un de mes personnages préférés je crois : la tante d’Hae-in, Hong Beom-ja (jouée par Kim Jung-nan). Déjà, elle a vraiment la classe. J’adore ses tenues, parfois complètement barrées mais toujours élégantes, et c’est clairement le personnage qui se permet de vivre les choses à fond.
Au début, elle peut paraître peut-être un peu agaçante, un peu « trop », dans cette espèce de femme-enfant capricieuse. Mais son personnage est finement écrit, et je trouve la comédienne très juste. Je trouve qu’on comprend qu’elle n’est pas « trop », mais qu’elle est comme ça tout le temps. Elle vit et ressent les émotions à l’extrême, quelles qu’elles soient. Et je crois que c’est agréable aussi d’avoir quelqu’un d’aussi intense dans cette famille si rigide. J’ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé ce perso (elle me ferait presque aimer les imprimés animaliers, c’est dire !), et son évolution est super satisfaisante.
Et il paraît qu’il y a des réf à Crash Landing On You, c’est vrai ?
Mais oui, tout à fait, excellente question, je vois que j’ai face à moi un public averti.
Déjà, en ce qui concerne les acteurs, certains d’entre eux font partie de la distribution des deux dramas :

Il y a aussi une référence directe au couple phare de Crash Landing On You dans l’épisode 4 de Queen of Tears :

Il y a d’autres références au fil de la série, mais je vous laisserai les trouver, c’est plus rigolo (et ça n’a rien à voir avec le fait que je ne les ai pas notées au fur et à mesure)(rien.du.tout.)
Il y a aussi une référence à un autre drama super connu (je ne l’ai pas vu mais j’ai quand même compris la réf, c’est dire comme il est connu) dans l’épisode 8.
Alors, on regarde ou pas ?
Bah oui, bien sûr, on regarde ! Romance, drame, action, il y a un peu de tout ça dans la Reine des Larmes. Les rebondissements se succèdent quasiment jusqu’à la fin. L’histoire embarque, et si le côté un peu triste ne vous gêne pas, vous ne serez pas déçus (j’allais dire « allez-y les yeux fermés », mais je me rends bien compte que ce n’est pas le meilleur conseil pour regarder une série).
J’ai trouvé que l’histoire mettait peut-être un peu de temps à trouver son rythme. C’est vrai qu’au début, j’avais envie que ça avance. Mais en fait, assez rapidement, j’ai arrêté de me poser des questions (j’ai aussi arrêté d’essayer de comprendre le jargon entrepreneurial et financier, parce que clairement, ce n’était pas le plus important), et j’ai été complètement happée par l’histoire, l’évolution des personnages, et les gros twists.
En plus, et comme souvent dans les dramas, c’est beau. Costumes, plans et décors, tout est très beau. D’ailleurs, si vous allez en Corée du Sud, ce site répertorie les lieux de tournage : https://creatrip.com/fr/blog/14361 Vous pourrez vous prendre en photo dans le centre commercial qu’Hae-in dirige, ou encore manger dans le restaurant où Hyun-woo planifie son divorce avec son copain avocat (et peut-être planifier aussi le vôtre, qui sait !).
Conclusion ?
Alors, oui, c’est vrai, on n’évite pas les clichés du genre (Hae-in reste pimpante tout du long malgré un diagnostic très grave et un traitement médical, le réalisme avait une maladie incurable lui aussi et a manifestement succombé) et quelques incohérences parfois. Mais ce drama prend un parti pris de base assez original, en commençant par la fin « habituelle », à savoir, le couple est déjà marié – même si le ressort du couple qui ne s’entend plus et va donc potentiellement réapprendre à se connaître et à se séduire reproduit finalement des situations assez classiques.
Oui, c’est vrai aussi qu’il y a deux ou trois choses qui m’ont fait un peu tiquer quand même, et dont je vais parler dans le paragraphe ci-dessous intitulé « Spoiler ». Je vous invite donc à ne PAS lire, si vous n’avez pas vu la série. Si vous l’avez vue, je serais curieuse d’avoir vos avis.
Spoiler donc (ou divulgâcheur au Québec)
- La manière dont la maladie d’Hae-in est traitée : je trouve Hyun-woo vraiment cruel au début. On a compris qu’il voulait divorcer et qu’il était au bout de sa vie (mais moins que sa femme finalement), mais je trouvais que c’était vraiment abusé qu’il lui mente à ce point. Surtout qu’elle semble plutôt heureuse et touchée qu’il s’inquiète pour elle, et qu’il soit préoccupé. Je sais bien que plus on insiste là-dessus, et plus le changement qui s’opère dans les sentiments de Hyun-woo sera marqué et fort, mais tout de même, je trouve qu’il se comporte comme un (je cherche un synonyme pas vulgaire de connard), comme une andouille, voilà.
- Pareil pour la perte de mémoire si elle se fait opérer. Elle se réjouit de pouvoir se faire opérer, d’avoir un futur inespéré, tout ça pour apprendre, une fois à l’hôpital, qu’elle va perdre totalement la mémoire. Tout le monde était au courant sauf elle. Je trouve que ses proches ne sont pas si prévenants que ça avec elle, et même si elle a « mauvais caractère », d’après sa mère, elle n’est pas dans les meilleures conditions pour faire ses propres choix.
- Et pour finir, je trouve qu’il y a quelques incohérences, pour le grand-père notamment. Alors qu’il retrouve la mémoire et qu’Hae-in a laissé le stylo avec le micro dans sa chambre, il ne va pas témoigner contre sa compagne, Mo Seul-hee, alors qu’elle lui a clairement dit qu’elle l’avait empoisonné pour prendre sa place. Et quelle idée aussi de faire un film de sa pièce secrète, et de montrer comment y accéder ! Ça m’a fait beaucoup rire, parce qu’il est censé être super calculateur et intelligent, mais faire un film qui montre bien comment accéder à la cachette, j’ai trouvé que ce n’était pas son meilleur moove.
Vous en pensez quoi, vous ?
Mais cette série propose une vraie réflexion sur le temps qui passe, et les liens, amicaux et familiaux, qui émaillent notre vie quotidienne. La manière dont on traite les autres aussi, les attentes, les déceptions, et la capacité à pardonner. Je n’ai pas pleuré parce que j’ai un cœur de pierre (ahah), mais j’ai eu de très grosses poussières dans l’œil par moment (je vous le dis franchement, les dernières 5 minutes ont failli m’être fatales). Ne manquez pas les petits épilogues à la fin de chaque épisode, ils sont touchants.
Et histoire de remuer le couteau dans la plaie, je vous partage la chanson « Way Home », bien nostalgique comme il faut (vous me remettrez une petite dose de poussières dans l’œil, vous serez gentil), et chantée par le comédien principal lui-même:
Je te saranghae beaucoup, la Reine des Larmes ! ❤



Répondre à Anonyme Annuler la réponse.