Après la lecture de « Bienvenue« , roman tout de même assez dur, j’avais envie d’un peu de légèreté. Et pourquoi pas ce drama, qui pourtant de prime abord, ne m’avait pas spécialement attirée. La faute sûrement à cette histoire de pomme de terre. Même si j’adore les pommes de terre, et sous toutes ses formes, je ne trouvais pas la thématique très attractive. Mais finalement, ça a éveillé ma curiosité, et je me suis dit : mais qu’est-ce qu’on peut bien raconter dans un drama qui s’intitule « le laboratoire de patate » ? Eh bien je vais vous le dire !

The Potato Lab raconte l’histoire de Kim Mi-gyeong, une chercheuse passionnée par la pomme de terre, et dont le rêve ultime est de créer une variété qui porte son nom. Pourquoi pas, me direz-vous.

Kim Mi-gyeong vit avec son petit frère et son amie d’enfance, à la résidence USB : une chambre d’hôtes possédée par le frère de Kim Mi-gyeong, qui comporte également des chalets à la location. Tout ce petit monde profite du bon air de la campagne, l’action se situant en pleine zone rurale et montagneuse.

Mais patatras (ou patate-ras, devrais-je dire !), ce bel équilibre est rompu lorsque la société qui possède le labo est vendue à un autre grand groupe de la patate : Wonhan. En soi, ça ne semble pas changer grand-chose pour notre laboratoire. Sauf que pour Kim Mi-gyeong, c’est une catastrophe : on apprend en effet qu’elle est une ancienne employée de Wonhan, que son travail là-bas s’est terminé dans des conditions obscures, mais apparemment douloureuses, et qu’il lui a fallu du temps, beaucoup de temps, pour s’en remettre. A la suite de cette annonce, les mauvais souvenirs refont donc surface. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, un dirigeant de Wonhan, So Baek-ho, débarque au labo en tant que nouveau directeur (il vire l’ancien au passage). Strict et froid, il annonce sans ambage qu’il est là pour mettre de l’ordre, et surtout, pour permettre à l’entreprise de réaliser des économies. Traduction : virer qui lui semble inutile. Les employés semblent sur la sellette, ça tremble au pays des tubercules.

Kim Mi-gyeong, dont le tempérament fantasque s’accorde mal à celui, pragmatique, du nouveau directeur, semble particulièrement rétive à ce changement. D’autant que le nouveau venu élit domicile (évidemment hein) dans un chalet en location de la résidence USB. Le voilà devenu le voisin direct de notre protagoniste. Youpi. A la résidence, Lee Ong-ju, la meilleure amie de Kim Mi-gyeong rêve d’une romance entre son amie et ce beau directeur. Imaginative, elle est écrivaine, et la situation n’est pas sans lui rappeler un manga qu’elles dévoraient lorsqu’elles étaient adolescentes, dont le thème était un « sexy boss »…

Alors, Kim Mi-gyeong et son sexy-mais-antipathique boss finiront-ils par s’entendre ? Le labo des patates survivra-t-il à tout ce chamboulement ? Et enfin, est-ce qu’une variété de PDT portera le nom de notre héroïne ?? Parce que c’est ça, la vraie question !

C’est vrai ça ! Quel suspense !

Mais oui ! Et ne comptez pas sur moi pour y mettre fin, je serai muette comme une pomme de terre Maroon, la meilleure pour faire des chips, et pour garder les secrets !

Purée, c’est cruel ! Bon, et alors, on regarde ou pas ?

Eh bien, la balance penche plutôt vers le oui : c’est globalement drôle, enjoué, dynamique. MAIS, car il y a un mais, quelques petites ombres viennent ternir le tableau. Déjà, j’ai trouvé parfois le jeu de l’actrice principale, Lee Sun-bin, un peu forcé. C’est probablement dû au fait que son personnage, dans un premier temps, essaie de cacher ses sentiments, donc elle force parfois le trait du « surjeu » pour donner le change, mais j’avoue que je ne suis pas totalement convaincue. A part ces moments-là, qui se situent plutôt dans les premiers épisodes, elle joue bien. En ce qui concerne l’acteur masculin, Kang Tae-oh, il est convaincant dans ce rôle froid et distant. RAS. Les personnages secondaires, l’équipe du labo, la meilleure amie et le frère sont sympas, et donnent des histoires parallèles intéressantes et dynamiques. Les traits sont parfois grossis, histoire de bien caractériser les personnages, mais ça ne m’a pas gênée : on reste dans du divertissement.

Ensuite, les clichés sont bien présents, on ne va pas se mentir. L’histoire de deux personnages « que-tout-oppose-mais-qui-finalement-réalisent-qu-ils-peuvent-peut-être-s-apprécier » n’est vraiment pas nouvelle.

Par contre, on ne coche quand même pas toutes les cases du bingo des clichés, et heureusement ! Déjà, le personnage principal a 36 ans (contrairement à l’actrice, qui n’en a que 31). C’est agréable de voir une femme dont la vie est déjà riche en événements, elle a un passé, ce n’est pas une frêle jeune femme naïve, et elle n’est pas passive dans l’aveu de ses sentiments. Elle prend des décisions, et même si elle peut sembler parfois indécise ou molle du genou, elle reste toujours relativement droite dans ses bottes. Ensuite, pas de chaebols. Ici, les grands patrons sont relativement lointains, et n’influent pas sur la destinée de nos personnages principaux. Il n’y a également pas de rivalité féminine : les collègues femmes de Kim Mi-gyeong sont sympas, elles forment le Potato-Gang, et elles sont soudées. Globalement, toute l’équipe du labo est solidaire, il n’y a pas de coup bas au bureau. L’ex-copain, qui fait un come-back, n’est pas du type lourd qui s’accroche aux basques de l’héroïne, ou lui fait des crasses. C’est sympa aussi de voir comment une relation terminée évolue, et même s’il peut y avoir des rancunes, il est possible d’avoir une relation apaisée et mature avec un ancien partenaire.

J’ai également apprécié le cadre. Le drama se déroule en zone rurale, c’est assez chouette de voir un paysage coréen autre qu’urbain. Et c’est joli quand même. Ça donne envie d’aller se balader par là-bas, et montre une nouvelle facette des reliefs sud-coréens.

Et pour finir, c’est drôle. Il y a même des moments assez comiques qui m’ont fait vraiment sourire, et il y a aussi un petit procédé que j’aime bien : l’adresse directe à la caméra. Alors ça n’arrive pas tous les quatre matins, mais ça surprend, et c’est assez original. Une mention spéciale pour le générique, qui présente les personnages « patatifiés », et les épisodes sont truffés de petites peluches patates assez mignonnes. La campagne de promotion de la série présente d’ailleurs quelques uns des personnages principaux selon des variétés de chips, informations nutritionnelles à l’appui.

En définitive, un drama qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui est agréable à regarder. Et qui prouve qu’au final, il y en a des choses à dire sur les patates… Mea culpa les PDT !