
Comme un film ? Vos papiers svp 🥸
• Titre original : 멜로무비
• Genre/thème : mélodrame, romance, comédie, cinéma
• Année de diffusion : 2025
• Chaîne : Netflix
• Nombre d’épisodes : 10
• Acteurs principaux : Choi Woo-Sik, Park Bo-Young, Kim Jae-Wook, Lee Jun-Young, Jeon So-Nee
Drama sorti, comme je l’ai appris après, le jour de la St Valentin 2025, « Comme un film », ou « Melo Movie », son titre original, est une série en 10 épisodes d’environ 1h disponible sur Netflix.
J’étais surprise de voir qu’il n’y avait que 10 épisodes, souvent les dramas en font 16, mais je me suis dit que l’action serait peut-être plus resserrée, et les longueurs habituelles, absentes.
Les lumières s’éteignent, chut, attention, ça commence…
De quoi ça cause ?
L’histoire démarre avec Ko Gyeom (joué par Choi Woo-Sik), un jeune homme toujours joyeux et de bonne humeur, féru de cinéma. Dès son plus jeune âge, il squatte le vidéo club pour se mettre de nouveaux films dans les mirettes. Les séances ciné à la maison sont aussi l’occasion de moments avec son grand frère, Ko Jun (joué par Kim Jae-Wook). Les deux garçons sont orphelins, leur deux parents sont décédés depuis longtemps déjà (comment ? On ne le sait pas). Ko Jun, le grand frère, a donc pris soin de son petit frère tout au long de sa vie, remplaçant les parents, et subvenant à ses besoins. Il est tout l’inverse de Ko Gyeom : c’est un homme silencieux, introverti, calme et posé.

Ko Gyeom, persuadé que sa vie doit tourner autour du cinéma, décide de devenir acteur. Mais sur les plateaux de tournage, il faut reconnaître qu’il n’est pas très bon. En revanche, sa bonne humeur et son enthousiasme contaminent l’équipe, et font de lui quelqu’un d’apprécié. La seule qui semble insensible à sa jovialité, voire même à en être agacée est Kim Mu-bee (jouée par Park Bo-Young), ou Kim Mu-vee, à vrai dire je ne sais pas comment s’écrit son prénom. Et d’ailleurs, ce prénom, elle le déteste. Il lui a été donné par son père, un ancien acteur et réalisateur, fana de cinéma lui aussi. Malheureusement, cet homme, toujours sur les tournages, n’a pas été très présent lors de l’enfance de Kim Mu-vee, et est décédé d’épuisement à force d’enchaîner les projets. Kim Mu-vee, pleine de ressentiment envers ce père absent, puis complètement disparu, vit seule avec sa mère, qui tient une boucherie. Elle travaille dans le milieu du cinéma, en tant qu’assistante réalisatrice (je pense). Elle est plutôt solitaire, froide, et ne s’ouvre pas facilement aux autres.
Bref, Ko Gyeom rencontre Kim Mu-vee. Il est charmé par sa personne, mais aussi par son nom. Mu-vee, movie, vous l’avez ? Après l’avoir éconduit à plusieurs reprises, elle se laisse finalement attirer par ce garçon toujours souriant. Et lors d’un dîner de fin de tournage, alors que la neige tombe, le miracle a lieu : Mu-vee embrasse Gyeom. Happy end, non ?
Eh bien non ! En même temps, c’était le premier épisode, ça aurait été louche que ça s’arrête comme ça dès le début ! Les dernières minutes du premier épisode nous montrent une voiture tomber et s’enfoncer dans l’eau…
On apprend que Ko Gyeom a disparu dans la nature, Mu-vee s’est fait ghoster en bonne et due forme. Nous, spectateurs, nous savons que la voiture tombée dans l’eau, c’était celle du grand frère de Ko Gyeom, qui met tout en stand by pour s’occuper de lui (y compris son histoire naissante avec Kim Mu-vee). Ko Jun est dans le coma, gravement touché par l’accident, et nécessite des soins continuels. Le temps passe. Kim Mu-vee décide d’évacuer Ko Gyeom de sa vie, et devient une réalisatrice qui connaît un joli succès. Quant à Gyeom, dont le frère est sorti du coma et entame une rééducation intense, il gagne sa vie en écrivant des critiques de film. Tout bascule lorsque Ko Gyeom assiste à la présentation du film de Kim Mu-vee. Ils ne s’étaient pas vus depuis cinq ans, sera-t-il possible de renouer le contact ?
Oui d’accord, mais ça nous a été vendu comme un drama romantique ! Ça a plutôt l’air super triste ton histoire ):
Je ne vous cache pas que pour moi, ça n’est pas un drama romantique « classique ». Oui, il y a de la romance, mais ça n’est pas le thème principal du drama. Ou alors, ça serait l’amour, mais dans un sens plus large. En effet, on suit l’histoire d’amour principale entre Ko Gyeom et Kim Mu-vee, mais pour moi, ça n’est pas la seule histoire d’amour, au contraire, il y a tout un éventail de relations dans ce drama.
L’amour fraternel : Ko Jun et Ko Gyeom
D’abord, la relation entre les deux frères. Ko Jun se met au service de son petit frère et finalement vit par procuration à travers lui. Mais il ne ressent ni frustration, ni jalousie. Au contraire. Il se nourrit de la joie de vivre de son frère. Au fur et à mesure du drama, on découvre par petites touches des aspects de sa personnalité. Ce personnage est si discret, si délicat, que l’on est sincèrement touché par son mal-être. Car oui, Ko Jun promène un mal-être en lui qui l’a poussé, peut-être, à vouloir se suicider. Mais de ça, il n’en parlera pas. Et Ko Gyeom, le saura-t-il ?
Cette relation est, je crois, ma favorite. Il faut dire aussi que le comédien qui joue Ko Jun réussi à laisser transparaître des émotions sans un mot, avec beaucoup de finesse et de retenue. Je l’ai trouvé particulièrement bon.
L’ancien amour : Hong Si-jun et Son Ju-a
Ensuite, Ko Gyeom est entouré de deux amis : Hong Si-jun (interprété par Lee Jun-Young) et Son Ju-a (Jeon So-Nee). Couple formé au lycée, on ne verra leur relation qu’aux travers de flashbacks : ils rompent au début du drama.

Hong Si-jun a toujours été passionné de musique, et rêve d’en vivre. Malheureusement, une fois adulte, il peine à trouver des contrats, et travaille encore dans le bar qui était son gagne-pain « temporaire ». Son Ju-a quant à elle, intéressée par l’écriture de scénario à l’adolescence, en a fait son métier.
On comprend au fil des épisodes que Son Ju-a, si admirative du talent de son petit ami, l’idolâtrait au point de s’oublier elle-même. Ses goûts musicaux, ses centres d’intérêt, tout était calqué sur les goûts de Hong Si-jun. La rupture, qu’elle a initié au bout de sept ans de relation, lui a permis de s’émanciper. En revanche, pour Hong Si-jun, cela a signifié le début d’une longue traversée du désert. Sans Son Ju-a à ses côtés pour le soutenir et l’encourager, il perd totalement confiance en lui. Il n’était déjà pas très confiant de base, mais il s’enfonce de plus en plus dans le doute et l’incertitude.
Ces deux-là se recroiseront lorsque Mu-vee choisira de réaliser l’un des scénarios de Son Ju-a. Toujours aussi convaincue du talent de son ex-copain, Son Ju-a insistera pour que ce soit lui qui compose la musique du film. Mais cela voudra dire collaborer, se fréquenter, et est-ce que les deux anciens amoureux en seront capables ? Se revoir, après plusieurs années, sera l’occasion de raviver la flamme, ou au contraire, de se dire au revoir pour de bon ?
L’amitié
Tout au long du drama, nos deux personnages principaux sont entourés d’amis. Entre le petit garçon, devenu grand, que Mu-vee protégeait quand elle était enfant et qui revient après plusieurs années à l’étranger, au réalisateur avec lequel Ko Gyeom se lie d’amitié, en passant par le patron du bar où travaille Hong Si-jun, la série est truffée de personnages secondaires sympathiques qui deviennent de vrais amis. C’est assez agréable d’ailleurs je trouve de voir ces relations. Pas de jalousie, ou de malentendus avec ces personnages, ils sont juste là pour conseiller, recueillir les confidences, ou consoler s’il le faut. Partager les bons et les mauvais moments. Des amis, quoi !

L’amour filial
Et enfin, on peut parler d’amour filial. La relation entre Mu-vee et son père est assez touchante finalement, bien qu’elle se soit mal terminée. Elle se lance dans le cinéma aussi car elle suit les traces de son père, même si elle pense le détester. Sa relation avec sa mère est également importante. Toutes les deux peu expansives, elles en viennent à s’ouvrir l’une à l’autre, et à réaliser ce qu’elles sont l’une pour l’autre.
Et le cinéma dans tout ça ?
C’est vrai que le cinéma est vraiment un fil rouge, mais plutôt discret. Tout le monde travaille plus ou moins en lien avec le cinéma, on a quelques plans de tournage au début, quelques réunions de production, mais ça s’arrête là. Moi, ça ne m’a pas gênée. Je ne m’attendais pas à un documentaire sur ce milieu, donc je ne suis pas frustrée. Le cinéma, ou plutôt, les films, sont évoqués tout au long des épisodes. Soit par les images (on peut voir Ko Gyeom regarder Jurassic Park, ou Maman, j’ai raté l’avion, il y a des affiches d’A bout de souffle, de La vie est belle, de L’étrange Noël de M. Jack au mur), soit par les dialogues. Des plans font peut-être écho à des films, mais j’avoue que je ne suis pas assez calée. En revanche, la réalisation, les ambiances, les lumières sont belles.
Les titres des épisodes du drama font aussi référence à des films. D’ailleurs, je ne les ai pas toutes, donc si vous en reconnaissez, dites-moi ! Voilà celles que j’ai identifié :
– épisode 2 : « Why so serious », Joker évidemment
– épisode 3 : « Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près », j’ai appris que cette tournure spécifique du proverbe provenait du film Le Parrain
– épisode 8 : « All you need is love », alors là, bon, moi je pense aux Beatles bien sûr. Mais peut-être un film est aussi lié à cette phrase ?
– épisode 9 : « Nous étions deux étrangers qui se connaissaient très bien », ça vient de Big Fish (d’ailleurs le titre a pour fond un champ de fleurs jaunes)
– épisode 10 : « La vie est belle et magnifique, même pour une méduse », celle-ci, j’ai cherché, et c’est tiré des « Feux de la rampe », de Chaplin
Quant au titrage « A Netflix series », il me fait beaucoup penser à celui de « Jackie Brown », même si ça ne doit pas être le seul film à avoir utilisé cette police.
Et on regarde ou pas ? Ça va nous faire pleurer ?

Moi, je dis oui, on regarde, et non, ça ne va pas vous faire pleurer (enfin je ne crois pas). Ce drama qui prend son temps, qui peut peut-être sembler d’ailleurs long pour certains, m’a touchée, mais avec douceur. J’ai aimé suivre les évolutions des personnages, les histoires d’amour qui se noue, se dénouent, s’abandonnent. J’ai trouvé les comédiens bons, pas caricaturaux. Le style est assez cohérent aussi. Pas de personnage qui a la diarrhée et doit se dépêcher d’aller aux toilettes en se tenant les fesses pendant une scène dramatique (même si j’avoue, ça me fait toujours sourire ce genre de scène. D’un point de vue dramaturgique, bien évidemment 😁)
Globalement, je crois que j’ai aussi aimé un certain côté un peu plus réaliste que dans les dramas classiques. Pas de grand grand groupe industriel, de personne super riche, pas de jeune fille en détresse, juste des gens normaux (enfin presque, parce que bon, tout le monde ne bosse pas dans le ciné !), mais d’ailleurs, je me suis fait cette réflexion parce que les personnages fument parfois, ce qu’on ne voit quasiment jamais, ou très peu. Hong Si-jun, le musicien, fume, ou a une cigarette électronique. Ça m’a beaucoup surprise, alors qu’en fait, beaucoup de gens fument, c’est assez banal (malheureusement hein, pour rappel fumer tue). Et ces personnages normaux ont des problèmes normaux : comment rebondir après une rupture ? Comment ne pas s’oublier dans un couple ? Comment appréhender la perte d’un proche ? Que faire face à quelqu’un qui souhaite mettre fin à ses jours ? Comment exprimer sa détresse ? A qui ? Comment faire son deuil ? Comment pardonner à quelqu’un qui n’est plus là ?
Je dis problèmes normaux, mais là, tout est condensé dans 10 épisodes d’1 heure, bien sûr que tous les problèmes du monde ne vont pas nous tomber dessus en un temps si restreint. Mais tout de même, je pense que ce sont des problématiques relativement simples, et humaines. Le drama n’apporte pas de solutions clé en main, et d’ailleurs, il n’y a pas de solution dans les dramas en règle générale (sauf peut-être si vous êtes un chaebol de la troisième génération et que vous souhaitez épouser une fille pauvre mais douce et intelligente contre l’avis de vos parents), juste un voyage en compagnie de ces personnages et de leur vie, de leurs expériences, comme des écrans sur lesquels projeter nos propres images.
That’s all folks !


Laisser un commentaire