
Mr Queen ? Vos papiers svp 🥸
• Titre original : 철인왕후
• Genre/thème : fantastique, historique, romance, comédie, drame, intrigues
• Année de diffusion : 2020
• Chaîne : tvN / Netflix
• Nombre d’épisodes : 20
• Acteurs principaux : Shin Hye-Sun, Kim Jung-hyun, Cha Chung-Hwa, Cha Chung-Hwa, Choi Jin-hyuk
Je n’avais encore jamais regardé de drama en costumes, et je n’en avais pas vraiment envie. Je crois que je ne voulais pas regarder de série historique sans connaître la véritable histoire de la Corée, sans avoir au moins une petite idée du contexte historique réel, et quelques repères chronologiques. J’aime bien réaliser les distances et les libertés prises avec l’Histoire, en termes de chronologie, mais aussi en ce qui concerne l’architecture ou encore les vêtements. Cela peut être un réel parti pris de mise en scène, ou de scénario, que de s’éloigner d’une reproduction historique stricte pour inventer des versions « inspirées » de l’Histoire, sans en être des copies parfaites, et ça m’embête de ne pas le savoir si c’est le cas.
Bref, je me réservais la pléiade de séries historiques disponibles sur Netflix pour plus tard, quand j’aurais été en mesure de bien tout comprendre. Force est de constater que j’ai changé d’avis, pour une raison vraiment très terre-à-terre : le bandeau « dernière chance » au-dessus de la miniature du drama Mr Queen sur la page d’accueil de Netflix (écrit en rouge en plus).
Je me suis donc lancée dans ce drama, dans lequel j’ai eu le plaisir de reconnaître la comédienne principale (petite recherche internet pour retrouver son nom, car je n’ai absolument pas la mémoire des noms, c’est atroce) : Shin Hye-Sun. Je me rends compte en explorant un peu sa filmographie que je l’ai vue dans pas mal de séries finalement, mais celle qui me revient en tête spontanément, c’est Still 17, un drama assez joli, assez doux (dans mes souvenirs en tout cas), qui raconte l’histoire d’une jeune fille de 17 ans qui tombe dans le coma et se réveille 13 ans plus tard, à 30 ans donc, sans avoir conscience du temps qui s’est écoulé. Mais nous en parlerons en détails une autre fois.
Ça parle de quoi ?
Dans Mr Queen, il s’agit encore d’une histoire de temps, puisque ça raconte, en gros, l’histoire d’un homme, cuisinier à la Maison Bleue (la résidence présidentielle) et gros coureur de jupon. Son âme (sa personnalité ? je ne sais pas exactement comment on peut appeler ça) va se retrouver transportée dans le corps de quelqu’un d’autre, quelques centaines d’années avant (je ne spoile rien, c’est dans le résumé du drama). La série commence littéralement par lui qui se fait interviewer, c’est pas mal, ça permet de saisir direct que c’est un gros imbu de lui-même, très sûr de lui, mais aussi excellent dans sa discipline, à savoir la cuisine.
Là, il y a un rebondissement diplomatique puisque l’ambassadeur de Chine (je crois que c’est un ambassadeur, à moins que ça ne soit un ministre. Disons un représentant du gouvernement chinois, comme ça je suis sûre de ne pas me tromper) est invité à dîner à la Maison Bleue. On insiste sur le fait que ce monsieur est très sensible aux arêtes de poisson (mais qui ne l’est pas me direz-vous ? Je pense que c’est désagréable pour tout le monde de s’étouffer en fait). Notre cuisinier fait fi de l’info, puisque son poisson est évidemment parfait et donc sans arête. L’assiette arrive sur la table présidentielle, le ministre/diplomate/ambassadeur chinois prend une bouchée de poisson, et ô, surprise, il n’y a pas une arête, mais un hameçon ! Diantre ! Il y a un plan sur un monsieur qui observe la scène en souriant d’un air machiavélique, on dirait bien que c’est un méchant (oui, je suis fine observatrice). Jang Bong-Hwan, notre héros, est en panique et décampe, mais des inspecteurs viennent le débusquer chez lui et veulent l’embarquer, soupçonnant une affaire de corruption. En parallèle, on assiste à un échange entre monsieur-au-sourire-machiavélique, et un autre monsieur habillé en cuisinier, qui veut détrôner Jang Bong-Hwan pour le titre de meilleur cuistot. On comprend donc que l’hameçon est une terrible machination de ces deux messieurs-là, et qu’ils ont piégé Jang Bong-Hwan (ouh lala, que c’est vilain). Jang Bong-Hwan de son côté, résiste à la police venue le chercher, et essaie de s’échapper par son balcon, dont il tombe. Plouf, il atterrit dans la piscine en bas de sa résidence. Il se cogne la tête au fond de la piscine, et tandis qu’il perd conscience, apparaît une silhouette auréolée de tissus blancs qui nage dans sa direction. La silhouette se rapproche, et s’avère être une jeune femme. Elle embrasse Jang Bong-Hwan, le bleu de l’eau se teinte de vert fluo, et fondu au noir.
La lumière se fait à nouveau, le personnage s’éveille, on entend en voix off la voix de notre héros, mais on se rend compte rapidement que l’environnement a changé (nous sommes dans une pièce qui semblé décorée de manière traditionnelle, il y a du bois, des parois en papier, des voilages), qu’il porte un habit rose, blanc et fleuri, bref, nous ne voyons pas encore son visage, mais on a compris. Voilà, il vient de s’écouler 10 minutes environ, la situation de départ est exposée assez rapidement, juste ce qu’il faut pour donner au prétexte de l’histoire, son introduction. Nous allons donc à présent suivre les aventures de Jang Bong-Hwan, transporté dans le corps d’une femme, et pas n’importe laquelle : Kim So-Yong, future reine (jouée par Shin Hye-Sun).
En terme de repères chronologiques, je sais qu’il s’agit de la période Joseon. Je ne sais pas du tout quand ça se situe sur la frise coréenne, je l’ai juste entendu mentionner dans d’autres dramas pour faire référence à une période très lointaine (un peu comme notre « ça date de Mathusalem », ou « on n’est plus à l’âge de pierre ». Vous voyez ? Sinon, je peux trouver d’autres exemples, vous me dites), et cela semble donc être une époque où des rois et reines occupaient un trône. Je ne sais pas du tout comment le pouvoir se transmettait pendant cette période (de père en fils ? de père/mère à fils/fille ? les femmes pouvaient-elles régner seules ?), ni comment il s’exerçait (pouvoir absolu ?), s’il existe des régents ou régentes… Voilà, c’est pour ça aussi que je ne voulais pas voir de série historique, trop de questions sans réponse !
Comme je le disais plus haut, j’aime beaucoup les costumes en général. Ici, je suis un peu frustrée de ne pas pouvoir me raccrocher à une référence historique avérée, mais je peux malgré tout apprécier la beauté des tissus, et surtout, des couleurs. Entre les rouges, les verts, les ors, les couleurs pastels, je trouve que toutes les teintes sont flatteuses, et je suis assez fascinée par ces coupes et ces associations de couleurs. Il m’a quand même semblé reconnaître des « hanboks » pour les costumes féminins, je sais que ce sont les vêtements traditionnels coréens, donc je dois avoir juste là-dessus. Un point pour Gryffondor.
En revanche, et ça, pardon, mais il faut qu’on en parle : les chapeaux ! Je suis un peu gênée parce que ce sont peut-être des éléments de costumes traditionnels, mais ces couvres-chefs mon dieu ! Ils sont assez merveilleux. Attendez, je vais faire un petit visuel pour que vous vous rendiez compte, parce que ça vaut quand même le détour.

Voilà, je pense que c’est assez parlant. Je suis absolument émerveillée par ces chapeaux. Encore une fois, je ne sais pas quelle est la réalité historique, mais j’avoue que ça attise ma curiosité (surtout le poisson scie, il me fascine).
En ce qui concerne l’histoire, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était qui. Comme on navigue entre les secrets et les rivalités de différents clans à l’intérieur du palais royal, j’ai passé un certain temps à répéter : c’est qui ça déjà ? tandis que l’histoire se déroulait, tout en espérant secrètement résoudre ma problématique plus tard. J’ai enfin compris vers le 4ème épisode ! Illumination, sensation de joie, une belle remontada, j’ai lancé un regard de connivence à mon écran pour bien lui faire comprendre que, moi aussi, j’étais dans le coup ! J’avais enfin compris qui faisait partie de la même famille, et qui était ennemi de qui. Je vous jure que ça a permis un visionnage beaucoup plus fluide par la suite. Si vous aussi, vous êtes paumé, pas de panique, ce n’est pas grave. Vous trouverez ici un espace dénué de jugement, car moi-même je sais, ainsi qu’un graphique récapitulatif, pondu de mes douces mains :

D’un côté, la famille Kim, de l’autre, la famille Jo. Chaque clan a un petit groupe de ministres à sa solde, et un cortège d’espions, assassins, etc… je n’ai pas mis tous les détails, mais voici les infos de base.
Et est-ce que c’est rigolo ?
Eh bien, oui, plutôt. Le personnage principal, le cuisinier du 21ème siècle dans le corps et la vie de la reine Kim So-Yong, créé de nombreux moments de décalage et des quiproquos plutôt drôles. Les anachronismes du personnage fonctionnent plutôt pas mal, et la galerie de personnages principaux et secondaires permet d’entretenir des situations de gag qui viennent ponctuer les moments plus graves de vie quotidienne au palais, ou encore de révélations (oui, parce que toute la trame de fond relate de sombres histoires de pouvoir, vous vous en doutez, on n’est pas venu à l’époque Joseon pour beurrer des sandwichs. D’ailleurs, il ça n’existait même pas les sandwichs). Un petit truc rigolo aussi : il semble que le terme « altesse » (s’adressant à une femme), se dise en coréen « mama ». Il y a toute une scène de poursuite de notre héroïne par les serviteurs du palais au début du premier épisode, et c’est assez surprenant d’entendre « Mamaaaa, mamaaa ! », ça ajoute une touche de comique absurde involontaire que j’ai trouvé assez rigolo. Et ça m’a permis d’apprendre un mot aussi par la même occasion (même si je ne suis pas sûre de l’utiliser souvent). Ne jamais perdre une occasion de s’instruire, comme dit mon papy.
En ce qui concerne le jeu des comédiens et comédiennes, à partir du moment où l’on connait le style de jeu des dramas, je pense que l’on ne peut qu’apprécier le spectacle. Il y a quelques comédiens que j’ai déjà vu dans d’autres séries, certains visages me sont revenus. En particulier, et comme je l’ai déjà dit, la comédienne principale, Shin Hye-Sun, dont j’apprécie le jeu. Je trouve qu’elle campe avec beaucoup d’aplomb ce personnage à double face. En effet, sa personnalité masculine transparaît – bon, le trait est quand même bien grossi (cf. le titre de cet article), mais vous savez où vous mettez les pieds en regardant un drama, et on ressent aussi la frustration du personnage bloqué dans cette vie de femme à la cour, sans liberté ni réel pouvoir. Je trouve qu’elle assure vraiment dans ce jeu à plusieurs niveaux. Le comédien que l’on voit au tout début, le cuisinier bourreau des cœurs, j’ai un peu honte parce que je ne voyais pas du tout qui c’était, et j’ai réalisé au fil de mes recherches qu’il joue le personnage principal masculin dans Miss Day & Night, que je viens de terminer… Il s’agit de Choi Jin-hyuk, et c’est fou comme une autre coiffure change un visage ! (Non la vérité, c’est que je ne retiens pas les noms et que je ne suis pas physionomiste. Voilà. C’est terrible.) En ce qui concerne le comédien qui joue le roi, Kim Jung-hyun, son personnage est souvent dans l’incompréhension, donc ça n’aide pas trop à exprimer une vaste palette de sentiments. Heureusement, il prend de l’ampleur et de l’épaisseur dans la deuxième moitié du drame, et je le trouve plus convaincant. Je ne l’avais pas reconnu de prime abord, mais il joue dans Crash Landing on You ! Il interprète le gars là (complétez pour moi le nom du perso svp), qui va se cacher en Corée du Nord, perso qui a une jolie évolution au fil de la série je trouve. J’ai été très heureuse de revoir celle qui joue la dame de compagnie Choi, Cha Chung-Hwa. Elle fait partie de ces actrices dont j’ai mémorisé le visage sans savoir d’où, et je ne sais pas pourquoi, mais j’aime vraiment cette actrice. Je trouve qu’elle a l’air super sympa, j’adore ce qu’elle dégage. Et j’ai retrouvé d’où je la connaissais : elle fait partie de la bande de villageoises de Crash Landing on You. Je suis sûre de l’avoir vu ailleurs aussi, mais impossible de m’en rappeler. Sans oublier Seol In-A, qui joue la concubine Jo Hwa-Jin, que j’avais vu dans Business Proposal. Elle y jouait un second rôle que j’avais beaucoup beaucoup aimé, j’étais donc contente de la retrouver ici, dans un rôle diamétralement opposé. En gros, tout le monde tient bien son perso, principaux comme secondaires, on s’y retrouve en terme de jeu, c’est plaisant à regarder.
Et est-ce qu’il y a de l’amour et des gens qui se font des bisous ?
Un peu, mais pas tant, du moins durant la première moitié du drama. A vrai dire, l’intrigue tourne plutôt autour des rivalités familiales, et des complots au palais, mais aussi au 21ème siècle. La seule vraie histoire d’amour « exploitée » de manière très soft est entre le roi et sa concubine. Du moins en est-ce ainsi durant la première moitié de la saison… Je ne vous en dis pas plus, petit sourire en coin, combo rire gras-clin d’oeil-coup de coude, et je vous laisse découvrir par vous-même.
Pour conclure
En conclusion, et je pense que vous l’aurez compris, je recommande ce drama. Je le trouve divertissant, le jeu est bon, les combats joliment chorégraphiés, et les situations sont suffisamment complexes pour donner du grain à moudre. C’est une belle fresque romanesque, tous les ingrédients sont là pour passer un bon moment, c’est drôle, parfois émouvant, les personnages principaux comme secondaires sont bien développés. Les décors sont beaux, les costumes aussi. Et aussi, ça m’a donnée envie d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de la Corée, ce qui est plutôt bon signe !


Laisser un commentaire